L’automne est la meilleure saison pour découvrir l’Aubrac autrement : un paysage aux palettes de couleurs chaudes et chatoyantes. Les arbres se parent de leurs plus belles robes dorées et les feuilles virevoltent dans un incroyable ballet aérien. C’est aussi LA saison la plus terrifiante, où toutes sortes de créatures fantastiques apparaissent pour hanter les histoires et légendes racontées autour d’un feu de bois. Pour Halloween et son ambiance mystique, le plateau de l’Aubrac vous réserve bien des surprises…
Ici aussi on fête Halloween : contes, chasses aux bonbons, jeux de pistes, films d’horreur, sans oublier le traditionnel bal costumé, il y en a pour tous les goûts ! Prêt(e) à tenter l’expérience ? Rendez-vous sur notre agenda pour connaître toutes les animations qui vous feront frissonner ! Et pour ceux qui sont plus traditionnels : veillées, feu de camps et légendes locales, nous avons aussi ce qu’il vous faut.
Le Drac de l’Aubrac
Parmi les nombreuses créatures imaginaires qui hantent la mythologie populaire du plateau de l’Aubrac, la plus célèbre et facétieuse est sans nul doute le Drac. Un démon familier, souvent affilié au diable, métamorphe, moqueur et espiègle. Son credo : malices, farces et bouffonneries, de quoi faire « tourner en bourrique » les habitants ! Une légende raconte que Norbert, revenant à cheval d’une foire à Aubrac, aurait entendu des bruits assourdissants, telle une enclume géante à l’endroit d’une ancienne fonderie, où les forgerons travaillaient autrefois. C’était le Drac en train de faire revivre un passé oublié pour effrayer ce pauvre cavalier. Un peu plus loin, une nouvelle scène se présenta à la victime : des bruits de chiens, de galops, le son des cors et des cris, ce n’était autre que la chasse volante de l’un des plus grands veneurs de l’Aubrac. Ce pauvre Norbert a vécu une route bien tumultueuse hantée par les souvenirs de scènes effrayantes. Nulle autre créature que le Drac ne pouvait avoir ces pouvoirs. D’après les dires des plus anciens, il rôderait encore sur le territoire, troublant le sommeil des paysans, appelant d’une voix flûtée le pèlerin dans le brouillard et l’attirant loin de sa route. Beaucoup l’ont entendu mais personne ne l’a vu. Il se murmure dans les campagnes qu’il serait aussi insaisissable qu’un courant d’air…
La fontaine des voleurs
Une légende qui se transmet discrètement de générations en générations raconte qu’un incroyable trésor serait caché dans le bois d’Aubrac : la Fontaine des Voleurs. D’une valeur inestimable, il serait le résultat de plusieurs larcins perpétrés auprès de riches marchands et de courageux pèlerins sur la Route du Devez. Une route commerciale foisonnant de brigands. Détroussés de leurs biens les plus précieux, les pèlerins et marchands reprenaient leur route, alors que les bandits cachaient le butin dans ce fameux bois, sous une dalle avec un anneau. D’après certaines histoires, quelques habitants auraient vu l’anneau, d’autres seraient en possession de plans. Mais à ce jour personne n’a trouvé l’emplacement du trésor, le mystère reste entier. Peut-être aurez vous plus de chance en partant à la recherche de ce butin si convoité ?
La Croix des Pèlerins
A Saint-Chély-d’Aubrac, rendez-vous dans le village pour découvrir son patrimoine étroitement lié au pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle : d’anciennes maisons à colombages, une église singulière, sans oublier son célèbre pont des pèlerins. Sur ce monument vous pourrez y observer une jolie croix en pierre qui porte, sur son bas-relief, la représentation d’un pèlerin avec sa cape, son bourdon et un chapelet. Elle aurait été érigée pour protéger les pèlerins de tous les problèmes rencontrés sur leur chemin. De quoi les protéger : des brigands peut-être ?
Le voleur d’Alpuech
Sur le plateau d’Aubrac, cet autre voleur a marqué l’histoire locale, grand bandit pour les uns, voleur au grand cœur pour les autres. Certains le compare à juste titre à Robin des Bois. Jean-Pierre Bouyssou, né en 1763, surnommé « le voleur d’Alpuech » sévissait essentiellement dans le « triangle d’or », un petit triangle dans les hauteurs de l’actuel nord Aveyron. Son principe de conduite ? Voler aux bourgeois et aux riches marchands revenant de foires pour redistribuer aux plus pauvres. Agissant toujours armé de fusils, pistolets ou de simples capuchadous (ancêtres du couteau de Laguiole), il troublait la quiétude des villages et des routes marchandes. Solitaire me direz-vous ? Il avait pourtant comme complices de nombreux notables et gendarmes de la région. Condamné à mort à plusieurs reprises, il aurait été reconnu et assommé par la serveuse du café de La Terrisse, avant d’être donné à la justice contre récompense. De nos jours, il se dit encore qu’on peut apercevoir son ombre rôder dans la montagne lorsque le vent vient du nord…
A proximité, un autre endroit mystérieux
En Argence, rejoignez Falachoux. Le chemin vous mènera vers une clairière où trône en son centre une table de basalte. Personne ne sait vraiment à quoi sert ce monument mégalithique, mais à Vitrac-en-Viadène, tout le monde le connaît ! La légende voudrait que cette table de basalte percée, posée sur sa colonne soit, en réalité, un autel sacrificiel romain dédié au Dieu Jupiter.
La pierre mystique de Bes-Bédène
Il est une autre pierre qui reste, aujourd’hui encore, un véritable mystère. Appelée « pierre tremblante » ou « pierre branlante », cette « quille de granit » est comme posée en équilibre. Une stabilité précaire qui traverse les siècles. Œuvre de la nature héritée de l’ère glaciaire, elle est pourtant souvent qualifiée de dolmen, comme si on y voyait une œuvre créée de toute pièce par les mains de l’Homme. On prête souvent autour de cette roche équilibriste des vertus énergétiques dans une ambiance empreinte de légende et de mystère.
L’affaire Fualdès
Il est une histoire qui déchaine encore les chroniques, celle d’Antoine Bernardin Fualdès. Alors avocat, il aurait vécu à Mur-de-Barrez dans une bâtisse au superbe balcon de pierres taillées. Ce notable de Rodez, devenu procureur du roi Louis XVIII à la cour criminelle, a été retrouvé sauvagement assassiné dans les eaux de l’Aveyron, dans la nuit du 19 au 20 mars 1817. Ce meurtre sordide, certainement perpétré dans une maison mal famée, appelée Maison Bancal, deviendra l’une des premières grandes sagas judiciaires de France et d’Europe. Le peuple, les artistes, la presse écrite ne lâchent pas l’affaire Fualdès et ses procès. Complots, conspirations, les opinions alimentent « le feuilleton ». Le mot de la fin à la question qui a tué Antoine Bernardin Fualdès ? Nul ne le saura sans doute jamais. Le travail de nombreux historiens d’hier et d’aujourd’hui vous offre la possibilité de poursuivre l’enquête de la plus célèbre affaire criminelle du XIXe siècle.
Partez à la découverte de la maison Fualdès
La façade de la maison, reconnaissable à son petit balcon iconique est aujourd’hui encore visible depuis la Grand’Rue de Mur-de-Barrez. Arpentez les rues à la découverte de l’histoire des bâtiments remarquables de ce petit village nord-aveyronnais. Pour continuer à se faire peur dans les vieilles rues du village, un circuit ludique est disponible sur l’application Baludik : un véritable cluedo grandeur nature. Menez l’enquête et découvrez le responsable de la tentative de meurtre du futur comte durant la fête d’été !
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