Au cœur du Parc naturel régional de l’Aubrac, les paysages que vous parcourez sont le fruit de successions d’activité volcanique et de périodes glaciaires, ayant façonné le paysage et donné son caractère au territoire. La géologie, l’histoire, l’atmosphère de ces lieux, ainsi que le travail des hommes, ont créé une identité paysagère unique. Une expérience à vivre en découvrant au fil de l’eau et de la roche le patrimoine naturel de l’Aubrac et de ses contreforts vallonnés. Emparez-vous de l’esprit de ces paysages emblématiques.
Un territoire marqué par son passé géologique
Situé au sud du Massif Central, Le plateau de l’Aubrac est un massif volcanique ancien, de 5 à 9 millions d’années, dont le point culminant est le signal de Mailhebiau en Lozère (1 469 mètres). Sa morphologie est le résultat d’épisodes volcaniques qui en ont dessiné les traits, bien que son relief reste assez peu marqué sur les sommets, à l’inverse de ses voisins, les monts du Cantal. Le plateau de l’Aubrac charme pour la fluidité et la douceur de ses étendues ondoyantes qui se déroulent à perte de vue.
Les paysages qui s’étendent des contreforts du plateau à son cœur se différencient par la nature de leur roche. Au Nord-Est du plateau on retrouve le granite comme dans la Margeride voisine, avec de gros blocs granitiques. Au centre, le basalte est omniprésent et culmine jusqu’à 1 200 mètres et forme le cœur du plateau où l’on peut y observer des coulées de lave, dont certaines présentent des prismes appelés aussi orgues basaltiques. Ceux-ci sont visibles sur tout notre territoire. Sur le contrefort du plateau, en direction de la vallée du Lot à l’Ouest et au Sud, c’est le gneiss et le schiste qui dominent sur le plateau de la Viadène et le Carladez.
Un volcan vous dites ?
Lors de votre passage en Aubrac vous pourrez découvrir des sites témoins de l’ancienne activité volcanique du plateau :
- La commune de Laguiole avec ses orgues basaltiques, observables sur le mur de soutènement de l’église, sur la route de Soulages-Bonneval, ou à la Roquette.
- Le neck de Belvezet, vers Saint-Chély-d’Aubrac, ancienne cheminée volcanique qui s’est solidifiée après éruption et qui apparaît suite à l’érosion.
- Le dyke d’Alcorn, du magma qui s’est infiltré dans une fissure de roche qui forme en refroidissant et après érosion un “mur”.
- La cascade du Déroc à Nasbinals, qui chute de 32 mètres de haut d’une falaise composée d’orgues basaltiques.
- La chaussée des géants à Nasbinals, coulée basaltique prismée, franchie par le ruisseau des Plèches.
Le plateau de l’Aubrac : la rencontre de l’eau, de la pierre et des hommes
Le plateau est un milieu ouvert, constitué de vastes étendues de pelouses et prairies d’estives, ponctuées de bosquets de hêtres. D’une altitude moyenne de 1 200 mètres, il culmine pour l’Aveyron à 1 439 mètres aux Truques d’Aubrac. Ses reliefs, doux et ondulés, sont l’héritage de l’érosion glaciaire et de l’activité volcanique passée, très visible notamment avec les vestiges d’orgues, d’éboulis ou de necks, ainsi que les vallons creusés ayant formé les lacs glaciaires ou les tourbières. Ces milieux sont un réservoir de biodiversité, tant pour la flore (droseras, ligulaires de Sibérie, narcisses, gentianes jaunes, orchidées), que pour la faune (cervidés, passereaux, rapaces).
L’équilibre entre la main de l’Homme et le plateau est remarquable. La construction de la domerie d’Aubrac qui a engendré une mise en estive du paysage forestier pour l’élevage, a ainsi contribué au paysage que l’on connaît aujourd’hui. Ce vaste plateau granitique, dont les époques ont travaillé le relief, sert de socle solide à l’élevage bovin et l’activité économique de la région. Aujourd’hui, on ne saurait aborder l’Aubrac sans faire mention de ses estives quadrillées par les murets de pierres appelés “drailles”; notamment utilisées pour la transhumance et qui servent de chemins pour relier la vallée au plateau. Sur le plateau de l’Aubrac se mêlent divers panoramas d’étendues légèrement vallonnées, parsemées de roches et d’eau où l’Homme à su prendre place naturellement.
Les boraldes
Le terme “boralde” désigne les ruisseaux assez courts (10 à 30 km), qui ont creusé des vallées de part et d’autre des coulées basaltiques. Ces cours d’eau, du fait du fort dénivelé (1 000 mètres entre l’amont et l’aval) se transforment en torrents se jetant tous dans le Lot. Ils coulent parallèlement les uns aux autres depuis le plateau, dans les bois et pentes forestières rocheuses.
Les deux boraldes les plus importantes du plateau sont :
- La boralde flaujaguèse ou de Flaujac, longue de 19 kilomètres, naît aux Truques d’Aubrac (1 140 mètres d’altitude), elle se jette près d’Espalion.
- La boralde de Saint-Chély-d’Aubrac naît à l’est d’Aubrac au roc de Campiels (1 340 mètres d’altitude) et va rejoindre le Lot à Saint-Côme-d’Olt.
Les tourbières
Écosystèmes vieux de plusieurs siècles et véritables refuges pour les espèces animales et végétales peu communes, les tourbières sont des zones humides où les matières organiques s’accumulent et ne se décomposent pas. Ces matières deviennent de la tourbe et créent cet écosystème unique où se développent des espèces rares telle que la drosera sur l’Aubrac. Ces milieux restent quasiment inchangés depuis la période de fonte glaciaire. Sur le sentier botanique au départ de la station de ski de Laguiole, un ponton a été aménagé sur la tourbière de la Vergne Noire. Au Jardin Botanique à Aubrac , les plantes de tourbières sont présentées dans un milieu de vie reconstitué.
Ils s’adaptent parfaitement à la rudesse de la montagne et s’inscrivent dans une tradition pastorale. Utilisés de mai à octobre, les burons servaient autrefois de refuge et de lieu de travail saisonnier pour les buronniers qui surveillaient les troupeaux et fabriquaient le fromage. Ils étaient souvent implantés près d’une source, l’eau étant indispensable à leur activité. Ici se retrouve une nouvelle fois la rencontre de l’eau et de la pierre.
la viadÈne
La Viadène est un vaste plateau, principalement granitique, délimité par les vallées encaissées du Lot et de la Truyère. Son altitude évolue entre 300 mètres dans les gorges à 1 000 mètres sur le plateau. Le paysage y est ouvert et bocager, constitué principalement de prairies où paissent les troupeaux de bovins. Elles sont traversées par de nombreuses rivières, notamment les boraldes qui vont se jeter dans le Lot. En contrebas les vallées sont boisées et sauvages. Tout comme le plateau central de l’Aubrac aveyronnais, les gorges de la Truyère sont classées en zone Natura 2000 pour leur intérêt faunistique. Elles abritent de nombreuses espèces d’oiseaux et de rapaces et sont un territoire prisé des chauves-souris.
Le plateau de la Viadène vous charmera par ses montagnes et pâturages entremêlés de petites vallées et l’omniprésence de l’eau provenant des rivières, lacs et cascades qui serpentent le territoire. Ces paysages sont propices aux randonnées et aux petites excursions menant vers des coins de nature préservés.
le carladez
Massif compact de granit et de roches métamorphiques, le Carladez est en partie recouvert par les épanchements volcaniques du volcan du Cantal et délimité par les vallées de la Truyère et du Goul. Le paysage du Carladez se compose entre autres de prairies permanentes et ponctué par des arbres remarquables (Tilleul de Nigresserre). La rivière Truyère y a creusé des gorges sauvages et encaissées. Le site de Valon est marqué par un aménagement en terrasses des pentes.
Face à l’immensité de ce plateau, nul ne reste de marbre. Laissez-vous porter par ces ondulations, posez votre regard au loin et laissez vous envahir par la sérénité que renvoient ces espaces. Le plateau est l’ami des solitaires, des marcheurs en quête d’apaisement, des amoureux de la nature. Parcourez les routes sinueuses pour en aborder l’espace, où la lumière changeante donne aux paysages plusieurs visages. Profitez de ces espaces propices à la randonnée, à travers cet horizon sans limite, dessiné au fil du temps par l’activité géologique et les activités agricoles.